ETAPE PSYCHIATRE

Bonjour,

Hier, étape psychiatre. Le même que celui qui m'avait évaluée préalablement à la pose du ballon gastrique il y a 18 mois.

Après discussion, il me dit que ce serait bien que je vois régulièrement une psychologogue comportementaliste.

Ca fait des mois que je me dis qu'il faudrait que j'aille voir quelqu'un, donc pourquoi pas. En fait, j'ai l'impression que je passe ma vie à écouter les autres et que, moi, personne ne m'écoute.

J'ai toujours été la bonne copine à qui on confiait ses problèmes de coeurs, ses problèmes avec ses parents, ses difficultés avec son conjoint, ses enfants, ses amis.

Professionnellement, c'est la même chose. Avocate en droit de la famille, je passe mon temps à écouter mes clients me raconter leur intimité, leurs questionnements, leurs difficultés personnelles (d'un autre côté, s'ils viennent me voir, c'est bien que leur famille ne vit pas un long fleuve tranquille... Je dis toujours que les avocats, c'est comme les médecins, on va toujours les voir quand ça ne va pas et jamais quand tout va bien...).

Heureusement que j'ai une vie familiale paisible et équilibrée sinon je pense que je ne pourrais plus avoir le recul nécessaire pour apprécier les problématiques de chaque dossier (recul que mes clients n'ont pas, ce qui est normal car les relations affectives ne sont pas objectives).

Dans mes activités extra-professionnelles, c'est la même chose, je dois écouter les autres.

Attention, je ne critique pas de devoir écouter les autres, j'adore mon métier, j'adore mes activités extra-professionnelles et même si cela me prend un temps extrêmement important (au détriment de ma vie personnelle et familiale), je n'y changerai rien.

Simplement, moi, personne ne m'écoute.

"personne ne m'écoute" : c'est nul comme expression, cela revient à rejeter la faute sur les autres comme si personne ne m'écoutait malgré ma volonté de parler.

Non, ce n'est pas ça. Personne ne m'écoute parce que je n'arrive à parler à personne.

Quand ça ne va pas, j'écris ou je regarde des anneries à la télé qui m'évitent de penser.

Pourtant, j'aimerais pouvoir parler, à mon compagnon, à mes amis. Parfois, j'essaie mais j'ai l'impression que les autres n'imaginent même pas un 1/4 de seconde que mes propos puissent laisser entendre que je veux aller plus loin et leur raconter ce qui ne va vraiment pas.

Bon, comme toujours, je m'égare.

Donc, j'ai vu le psychiatre qui a donné son accord pour la sleeve. Mais, bien qu'ayant pensé à ce RV toute la journée, j'avais oublié le cahier des visites chez les différents médecins que chaque médecin doit tamponner après y avoir mentionné son avis.

Du coup, le psy a fait un compte-rendu complet au médecin et m'a précisé que mon chirurgien était très bien, ce qui n'était pas le cas de tous les chirurgiens de l'obésité... Ca rassure.

Puis s'en est suivie une discussion un peu surréaliste où le psy me demande quelle est ma spécialité et, après lui avoir répondu que c'était le droit de la famille, m'explique qu'il devra peut-être avoir besoin de moi du fait de difficultés conjugales qu'il me détaille un peu... Là, j'ai retrouvé toute mon aisance pour lui donner quelques conseils et lui expliquer les grandes lignes...

Je suis sortie complètement détendue, souriante et amusée de la situation.

Espérons que tous les RV vont être comme celui-là (enfin, je ne souhaite pas que tous les médecins aient des problèmes conjugaux ou familiaux, mais que tous les RV se déroulent suffisamment bien pour que j'en sorte détendue...).

Aujourd'hui, j'ai laissé un message à la psychologue pour prendre RV mais elle ne m'a pas encore rappelée.

Et j'ai annoncé ma décision à l'un de mes associés. Il n'a pas du tout commenté ma décision (ce qui est appréciable) mais était en revanche très surpris de mon poids car il trouve que je ne fais pas 103 kg. En fait, je suis grosse de partout, donc c'est équilibré et ça fait peut-être moins gros.

Il serait peut-être temps d'en parler à mon compagnon... Je ne vais peut-être pas attendre de revenir du RV avec le pneumologue avec l'appareil dans le nez pour vérifier les apnées du sommeil (j'ai lu quelque part que l'appareil était posé par le médecin alors que je pensais que c'était juste un truc à se poser soi-même le soir avant de se coucher. Il y en a même qui sont hospitalisés pour ça. Moi, je ne sais pas du tout comment ça va se dérouler).

Bref, je sens que je ne vais jamais réussir à lui parler. Je vais peut-être lui écrire, ça sera plus facile pour moi.

Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit.