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LA SLEEVE... Espoir pour une vie meilleure ???
22 novembre 2014

Bonjour (suite)

Dans le classement de L'EXPRESS, j'ai vu qu'une clinique parisienne pas très éloignée de mon bureau était assez bien classée.

Et j'ai cogité, cogité, lu des blogs, des sites, etc. J'ai posé le pour, le contre, dit une fois oui, une fois non.

Je crois que je faisais un blocage psychologique : la chirurgie, je le voyais comme un remède pour les cas extrêmes. En plus, mon IMC est supérieure à 35 mais inférieure à 40. Donc, est-ce que je rentre dans les cas où il existe un facteur de co-morbitité comme on dit ???

Mon problème de cheville est handicapant mais pas grave en soi.

Et puis, un soir où je naviguais sur le site de la Clinique en question, j'ai cliqué sur "prendre un RV", pensant qu'il fallait remplir un formulaire et que je ne le ferai pas. Sauf que non, la page en question permettait de voir les disponibilités des médecins et de choisir son RV.

En plus, moi, quand je me décide à faire quelque chose, il faut que ça aille vite. Et là, des RV étaient disponibles pour la semaine suivante.

Et j'ai donc pris un RV pour le mardi en me disant que je pourrai me renseigner et qu'on verrait après...

Peut-être comme un signe, la veille, j'emmène mon fils chez le dermato (pour des verrues) et on se met à parler de ma cheville... Et, à la fin, il m'explique que cela serait bien que je perde du poids : "pas grand chose, une dizaine de kilos" (on voit le mec qui n'a jamais fait de régime et ne se rend pas compte de l'effort immense que nécessite la perte de 10 kilos...) et il ajoute : "ce n'est pas compliqué, il vous suffit de manger moins de sucres lents, c'est tout. Et vous allez les perdre sans problème ces 10 kilos" (et tu crois peut-être que je ne sais pas qu'il faut manger moins de sucre... sauf qu'à ce rythme là, les 10kgs, je les perds en un an, je déprime parce que je suis totalement frustrée parce que je passe ma vie à contrôler ce que je mange, et une fois les 10kgs perdus, j'en reprends 20...).

Je rentre un peu énervée...

Le mardi, je passe ma journée à attendre la fin de journée et l'heure du RV (qui devait précéder une réunion relative à mon activité extra-professionnelle qui s'annonçait ennuyeuse, longue et inintéressante).

Pour une fois, j'arrive même en avance, ce qui est extrêmement rare pour moi.

Après 10mn d'attente dans une grande salle vide (il était 19 H 45...), je suis donc reçue par le Dr B. d'abord plutôt froid, genre blasé mais qui inspire confiance. 1ère question qui tue : "Vous venez me voir pour quoi ?".... Ben euh, ça ne se voit pas que je suis devenue grosse et donc que je ne suis pas "normale" (je mets des guillemets parce que cela peut être mal pris... En fait, plutôt que "normale", il faudrait écrire "dans la norme"...).

Le Dr : "Et pourquoi précisément voulez-vous maigrir ?"

Moi : "(...)" incapable de prononcer un mot... je pleure.

Le Dr a la délicatesse de me laisser pleurer un peu puis de me proposer des pistes doucement, gentillement. Merci.

S'en suivent le questionnaire classique (comment est-ce que vous avez pris du poids, depuis quand, quels régimes avez-vous fait, problèmes autres, etc.), puis la prise de poids (3 kgs de plus que le matin sur ma balance pourtant je n'avais pas mangé grand chose dans la journée), la mesure de la taille (1cm de moins que ce que je pensais, j'ai dû me tasser).

Puis, retour au bureau, calcul de l'IMC (39) et là, déferlement d'infos, d'explications sur les différentes techniques de chirugie bariatrique et la conclusion que, dans mon cas, la meilleure technique apparaît être la sleeve.

Ah mais, à bon, je suis éligible à la chirurgie ? Vraiment ? Un quart de seconde, je me suis dit "Donc, c'est vrai, je suis vraiment obèse et suffisamment pour pouvoir avoir droit à la chirurgie"... Comme si une partie de mon cerveau niait cette évidence qui pourtant se rappelle à moi chaque matin lorsque je m'habille, à chaque repas, à chaque apparition publique.

Et mon visage a dû changer car le Dr a souri. Il s'est tout de suite repris pour m'expliquer qu'il fallait bien que je comprenne qu'il s'agissait d'une opération mutilante puisque la sleeve consiste à supprimer une partie de l'estomac et qu'il fallait que je me sente prête. Il insiste beaucoup sur cette question de mutilation et sur le fait que l'obésité est une maladie et que, pour contribuer à faire reculer cette maladie, cette mutilation est nécessaire.

Il me remet deux petits livrets en m'expliquant que je devais prendre le temps de les lire et puis qu'il fallait que je prenne RV avec plein de médecins pour faire plein d'examens afin de prendre la décision finale.

Dans ma voiture, sur le trajet pour aller à ma réunion, j'ai profité de chaque feu rouge pour lire une page des documents. J'ai regretté pour une fois qu'il n'y ait pas plus d'embouteillages.

Je les ai relus tranquillement le soir chez moi, puis le lendemain, matin et soir.

Le lendemain, j'ai également appelé la cousine d'une amie qui avait été opérée il y a quelques années. C'est important je pense de parler avec quelqu'un qui est passé par là. Et j'ai lu son blog. Drôle et touchant comme elle a toujours été. Rassurant aussi et cela fait du bien.

Donc, le jeudi, j'ai pris les RV médicaux (toujours par ce formidable outil de prise de RV en ligne), tous les médecins (sauf le psychiatre) consultant au même endroit.

Du fait d'un emploi du temps assez compliqué, ces RV s'étalent sur un mois.

Maintenant, j'ai hâte...

Je ne sais pas ce que ça va donner, je ne sais pas si je vais aller jusqu'au bout mais j'avance.

Je continue à lire des blogs, des articles, des avis.

A part à la cousine de mon amie, je n'en ai parlé qu'à une amie (qui a toujours les mots qu'il faut lorsque je m'interroge) et à ma tante (qui est aussi obèse, s'était engagée dans un processus de chirurgie bariatrique et s'était arrêtée la veille de l'opération).

C'est très difficile d'en parler. J'ai peur qu'on me réponde que c'est la solution de facilité et que cela signifie qu'on manque de volonté, qu'on n'est pas capable de se maîtriser. J'ai peur du jugement des autres bien que je passe mon temps à dire que je me moque de ce que les autres pensent de moi.

C'est probablement l'effet carapace que l'obèse se construit.Mais il faudra bien que j'en parle à mon compagnon et, même si je pense qu'il respectera mon choix (parce qu'il a toujours respecté mes choix même s'il n'a pas toujours compris ma volonté de m'engager dans diverses choses), je ne suis pas sûre qu'il me soutienne beaucoup. Pourtant, j'en ai besoin parce que ce n'est pas seulement ma vie qui risque d'être bouleversée par cette opération, mais notre vie, celle de notre couple, celle de nos enfants.Par contre mes parents et surtout mon père... ça, c'est un autre problème. Enfin non, c'est lui le problème, la racine du mal, en grande partie je pense.C'est dur mais comme je ne suis pas la seule à le penser, il est probable que ce soit vrai.Ca fera l'objet d'un autre billet. J'ai déjà beaucoup écrit et il est tard...A bientôt.

 

 

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Commentaires
LA SLEEVE... Espoir pour une vie meilleure ???
  • Obèse de 43 ans, je ne me supporte plus. J'ai donc décidé de passer à l'étape ultime... la chirurgie. Ayant peur de manquer de courage pour aller jusqu'au bout, je me lance dans un blog. Merci à tous par avance de vos soutiens et encouragements.
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